Architectes : Manger Nielsen + Corbisier Architectes
Maître d’ouvrage : Ligue des droits humains

Le projet ‘Maison des droits humains’ consiste en la rénovation lourde d’un bâtiment en intérieur d’îlot pour le transformer en équipement d’intérêt collectif. Pour la première fois, les trois associations de défense des droits fondamentaux seront rassemblées dans un seul bâtiment : la Ligue des droits humains, la Liga voor mensenrechten ainsi que la Fédération Internationale des droits humains.

Le bâtiment existant était un ancien dépôt en fond de parcelle, relié au boulevard Léopold II par une servitude de passage passant sous un bâtiment à front de rue via une porte cochère. C’était un bâtiment très profond et avec très peu de percements. Une cour centrale était couverte par une verrière. Le bâtiment proprement dit se compose d’un rez-de-chaussée et de 3 étages dont un étage sous les combles. Le projet a consisté à aménager le bâtiment afin d’accueillir le public, d’offrir des espaces lumineux et une organisation fluide pour les différentes associations. Ce programme complexe a exigé de privilégier une grande flexibilité et une bonne réversibilité, dans un cadre financier extrêmement réduit. Pour dicter les choix esthétiques, la démarche a mis l’accent sur la lumière naturelle, le réemploi rigoureux d’éléments existant sur site (châssis extérieurs, vitrages intérieurs, radiateurs, planchers en bois, etc.) et l’apport très réduits de nouveaux matériaux.

Afin d’amener la lumière naturelle dans le bâtiment, les interventions principales ont consisté à démonter la verrière de la cour centrale pour la transformer en terrasse collective, et à percer un puits de lumière à l’arrière du bâtiment. Pour prolonger le travail sur la lumière naturelle, les architectes ont choisi de démonter les portions vitrées des cloisons existantes, de les stocker soigneusement pendant que le bâtiment était désossé jusqu’à sa structure, et de les remettre en œuvre dans les nouvelles cloisons. Chaque étage ayant des hauteurs différentes, ces éléments vitrés ont été mis en œuvre à des endroits très précis, en faisant réaliser avec l’entreprise des mock-up grandeur nature pour inventer des mises en œuvre simples et originales. Toute l’architecture du projet, très pragmatique, vient de là : comment démonter et percer ces différents éléments, comment réutiliser les vitrages, à quel endroit et selon quelle modulation. La structure métallique a été mise en valeur par une mise en peinture colorée, les encadrements en bois traité ont été laissés bruts, les planchers existants et la belle charpente ont été peints en blanc. Un ascenseur et un nouvel escalier en acier galvanisé ont également été ajoutés, pour offrir une accessibilité inclusive.